Transition dans le couple

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Comment voir plus clair quand le couple bat de l’aile, que plus rien ne semble fonctionner ?

La mise en question de l’avenir de son couple est une des transitions de vie les plus difficiles : elle touche le moi profond, l’identité de chacun des protagonistes.

C’est souvent un phénomène insidieux, qui a commencé bien avant que la crise ne se déclare.

Les symptômes comprennent la plupart du temps de la colère, de la frustration, du désintérêt, de la tristesse et un manque d’appétit généralisé par rapport à la vie, à l’idée de continuer à vire ou d’imaginer de nouveaux projets communs.

Qu’a-t-on encore à se dire, à partager ?

Il y a souvent un des membres du couple qui critique quasiment tout chez l’autre et l’autre qui n’en peut plus de ne pas pouvoir vivre sans être constamment rabaissé.

Le plus facile n’est-il pas de casser, brimer, humilier celui qui est différent, pour qui « tout semble si facile et qui réussit « sans effort » ? Sans effort ? Combien de compromis perdants, d’acceptation d’être maltraité ? Par crainte de ne pas être aimé du tout ! Mieux vaut être mal aimé que rejeté…

Nous sommes responsables de notre destin : si nous ne sommes pas respectés, c’est parce que nous ne mettons pas de limites, que nous acceptons d’être humiliés parce que nous avons trop peur du vide.

Mais quel vide ? Celui qui consiste à se retrouver en face de soi, nu, sans excuses, sans raison d’éducation stricte et son cortège de « il faut », « on doit », « cela ne se fait pas, « de quoi aurais-je l’air », « que vont en penser les autres » ?

La voie est peut-être faite de la simplicité la plus totale: accepter de se voir dans le miroir tel que l’on est, et pas à travers le regard des autres ou dans un miroir déjà déformé par nos parents ou nos proches. Apprendre à s’apprivoiser, à se connaître, à se faire confiance, rien qu’à soi, pour savoir ce qui est bien ou mal pour soi. La période de l’enfance est passée, ne sommes-nous pas assez grands et expérimentés maintenant pour pouvoir décider par nous-mêmes ? Si ce n’est pas le cas, quand pourrons-nous décider que nous en avons le droit et les compétences ? Faut-il être sûr de ne pas se tromper ? Et les autres, ils ne se trompent jamais ? Pourquoi donner tant d’importance à l’autre ? Est-il vraiment plus intelligent, avisé, expérimenté, autorisé, dépositaire de la vérité absolue qui NOUS concerne dans NOTRE vie ?

Qui a le droit de prendre autant de pouvoir sur nous ?

Est-ce que aimer ce n’est pas d’abord et avant tout aimer l’autre tel qu’il est, pour ce qu’il est, sans vouloir le changer ? Découvrir avec bienveillance et douceur les zones sensibles, et accompagner l’autre dans son évolution vers un certain bonheur d’être soi, sans l’enfoncer à chaque occasion dans ce qu’il a de différent ou de « faible » ?

Casser l’autre n’apporte rien, sauf des petites victoires mesquines avec lesquelles on se blesse soi-même : quelle dignité et humanité y a-t-il à briser l’autre à petit feu, à force de remarques négatives quotidiennes ? Est-ce là encore une relation riche, qui apporte à chacun ce petit quelque chose qui fait grandir, évoluer, et se sentir bien ? Pourquoi la bonne volonté et le désir de se faire mutuellement du bien en étant ensemble disparaissent après des années de reproches ?

Le quotidien qui tue, les habitudes, les routines, l’arrivée des enfants, la disparition progressive de toute forme de communication authentique sont sûrement des éléments de réponse, mais je n’ai pas d’explication, sauf le fait d’observer encore et encore que c’est tellement commun et fréquent.

Je pense que pour continuer à être bien en couple, il faut rester très, très difficile et intransigeant : à la moindre chose qui fait mal, qui ne va pas, trouver le temps et la force d’en parler vite, obligatoirement. Donner la priorité au couple, en toutes circonstances. C’est le couple qui tient les enfants, la vie quotidienne, la vie professionnelle et sociale, le piment de la vie. C’est le couple qui fait que l’on se sente bien, fort, sûr de soi, prêt à affronter tous les défis.

A partir du moment où on commence à abdiquer en se disant « de toute façon, même si j’en parle, je ne serai ni écouté ni respecté et rien ne changera », c’est mal parti.

C’est aussi rattrapable, mais seulement s’il n’y a pas eu de blessure trop grave, de blessure intime, le genre de blessure que l’on n’ose plus dévoiler à l’autre de crainte de lui donner un nouvel angle d’attaque qui fera mal, quelle que soit l’intensité du coup, parce que l’on sait que l’autre saisira l’occasion de faire mal.

Un couple, cela peut être l’enfer ou le paradis, parfois les 2 en alternance.

Le bilan doit être quotidien : suis-je encore heureux dans cette relation ? Que puis-je y faire ? Quels sont les éléments qui dépendent de moi et les éléments qui dépendent de l’autre ?

Personne n’a jamais toute la faute ou toute la vérité : la relation est partagée. Les bienfaits et les torts aussi. Les blessures irréversibles, on se les fait à deux, pas seul…

A la fin du compte, que reste-t-il ? C’est le moment du grand bilan qui aurait dû se faire jour après jour.

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